ODDO BHF AVENIR CR-EUR

  1. Pascal Riégis
  2. Co-responsable de la Gestion Actions Fondamentales
  3. ODDO BHF Asset Management
Avec un volume d'actifs gérés atteignant 54 milliards d’euros fin 2022, ODDO BHF Asset Management se positionne comme un leader indépendant de la gestion d'actifs en Europe. Pascal Riégis, co-responsable de la Gestion Actions Fondamentales, nous présente le fonds ODDO BHF AVENIR CR-EUR.
Un fonds commun de placement (FCP) créé en septembre 1992 dont la longévité et les performances nous invitent à mieux comprendre les convictions et les valeurs portées par cette société de gestion.

Pourriez-vous nous présenter un « Point Marché » sur les deux dernières années ?
Pascal Riégis : Les tensions ont été croissantes depuis le début de 2021 : la fin des restrictions Covid, quasi-simultanée dans de nombreux pays, a entraîné une forte reprise de l’économie mondiale. Celle-ci a mis sous pression les chaînes d’approvisionnement sur l’ensemble de la planète. De fortes tensions inflationnistes en ont résulté, sur une base très large : matières premières (énergie, produits de base, etc.), composants, salaires, coûts logistiques, etc. A titre d’exemple, les tarifs du fret maritime ont été multipliés par 5 en un an ! Ces tensions se sont encore exacerbées en 2022, via la hausse des taux d’intérêt, très forte et très rapide, initiée par les Banques Centrales, et en raison de la guerre en Ukraine.

Depuis le second semestre 2022, la situation semble graduellement retrouver un profil plus normal. Les prix des matières premières se sont assagis, les stocks se reconstituent, les coûts logistiques sont revenus au niveau d’avant-Covid, etc. Cela s’explique par un ralentissement de la demande et donc de l’économie mondiale. Si le combat contre l’inflation n’est pas encore totalement gagné, les Banques Centrales ont calmé l’une de ses composantes principales : la demande finale. Au cours de cette période, la hausse des taux d’intérêt a pénalisé les marchés obligataires. Le rendement des emprunts d’Etat français à 10 ans le démontre : alors qu’il était négatif début 2021, il s’affiche aujourd’hui légèrement au-dessus de 3%. Si l’on excepte le trou d’air au moment de l’invasion russe en Ukraine, les marchés actions ont par contre profité de la forte reprise économique depuis la fin de la période Covid, au point de dépasser leurs plus hauts historiques. Aujourd’hui l’indice CAC 40 est plutôt stable depuis quelques mois, mais il reste très proche de ses records.

Concernant 2024, nous notons que l’inflation, qui reste aujourd’hui à un niveau élevé, n’augmente plus vraiment et que les effets de base de comparaison sont maintenant plus favorables. En conséquence, les marchés financiers semblent implicitement anticiper que les Banques Centrales sont très proches de la fin de leur cycle de hausses des taux directeurs, même s’il est probablement trop tôt pour espérer qu’ils baissent bientôt. Un élément important susceptible d’influencer les perspectives des marchés actions pour 2024 sera l’évolution du ralentissement économique en cours actuellement : va-t-il s’aggraver ou pas et, si oui, dans quelle région du monde en particulier ?...

Je précise toutefois que la gestion de notre fonds ODDO BHF Avenir ne repose pas sur un scénario macro-économique particulier. En d’autres termes, nous ne faisons pas de prédictions sur l’évolution des marchés financiers pour choisir les titres qui le composent. Nous préférons nous concentrer sur une sélection très fine et très rigoureuse des entreprises dans lesquelles nous investissons, en privilégiant celles qui ont la capacité à se développer indépendamment de la situation économique.

Quelle est la nature des actifs qui composent le FCP : ODDO BHF AVENIR CR-EUR ? Votre stratégie d’investissement et objectifs de performances à moyen terme ?
Pascal Riégis : Notre fonds est un fonds investi en actions émises par des entreprises françaises de taille moyenne, c’est-à-dire de moins de 10Md€ de capitalisation boursière au moment de leur entrée en portefeuille. Il s’agit d’un fonds concentré, ce qui signifie que nous choisissons nos convictions avec soin. Notre philosophie d’investissement repose sur la recherche d’entreprises françaises cotées qui ont la capacité à devenir des leaders mondiaux dans leur activité. Pour les identifier avant incorporation d’un titre dans notre portefeuille, nous sommes intransigeants sur le respect de certains critères spécifiques. Pour avoir une chance de réussir mondialement, une société doit en effet, selon notre analyse, être déjà rentable et active à l’étranger, disposer de succès (parts de marché) ou d’avantages compétitifs (produits, brevets, etc.) sur lesquelles elle peut s’appuyer pour croître et générer assez de trésorerie pour auto-financer sa croissance. La bonne nouvelle, c’est que de telles sociétés, de taille moyenne aujourd’hui mais prochainement des leaders globaux, existent bel et bien, en Europe en général et en France en particulier. Notre travail, qui s’apparente à une véritable mission, est de les traquer sans relâche.

Nous sommes bien conscients que cette philosophie d’investissement peut conduire à des biais sectoriels marqués. Nous les mesurons ex post, dans une logique de contrôle de nos risques, mais nous assumons parfaitement d’être plus exposés que notre indice de référence (90% MSCI France Smid Cap Loc Net + (10% €STER capitalisé + 8.5 BP)) à des secteurs tels la Santé, la Tech, la Consommation Discrétionnaire ou l’industrie. Car c’est dans ces domaines qu’on trouve le plus d’entreprises françaises intéressantes et aptes à concurrencer leurs autres homologues européens, mais aussi américains ou chinois jusque sur leurs propres terres. A l’inverse, nous n’avons que très peu, ou pas du tout, d’exposition aux banques, opérateurs télécoms et utilities, à qui s’applique une règlementation majoritairement domestique de ces activités. Les acteurs concernés n’ont alors pas d’avantage compétitif pour attaquer d’autres pays, où les normes sont différentes. De même, nous évitons les secteurs liés à une quelconque rente, comme les compagnies minières et pétrolières. Leur succès repose en effet surtout sur des facteurs exogènes (ex. le prix du baril de pétrole), qu’il leur est impossible de contrôler et qu’il nous est difficile de prévoir.

S’agissant d’un fonds actions, l’horizon d’investissement est nécessairement en années. Nous préconisons cinq ans. Cette durée peut sembler longue en apparence. Pourtant, elle est, selon notre analyse, cohérente avec notre philosophie d’investissement : une entreprise a besoin de plusieurs années pour grandir et devenir un leader mondial…

ODDO BHF AVENIR est un fonds investi en actions françaises et comme tout fonds actions, il convient de rappeler qu’il présente notamment un risque de perte et un risque actions.

Quelles méthodes de sélection employez-vous pour créer votre portefeuille d’actions de petites et moyennes entreprises ?
Pascal Riégis : En plus des critères mentionnés ci-dessus, qui forment le socle incontournable de notre sélection de valeurs, nos entreprises doivent démontrer une qualité ESG minimale. Nous accordons beaucoup de temps et d’attention à l’analyse fondamentale de nos entreprises, notamment leur dynamique de chiffres d’affaires et de rentabilité, la pertinence de leur stratégie, l’intensité concurrentielle qu’elles subissent, etc. Dans ce but, nous rencontrons régulièrement les équipes dirigeantes des sociétés cotées. Cette étude fondamentale se double d’un travail de valorisation très détaillé. Ainsi, nous déterminons pour chacune de nos sociétés détenues une valorisation par actualisation de ses cash-flows. Nous comparons aussi leurs multiples boursiers à ceux de leurs comparables.

Je dis « nos entreprises » parce qu’une fois ce travail-clé de sélection réalisé, nous leur laissons le temps nécessaire pour croître et se développer sur l’ensemble de la planète. En conséquence, le taux de rotation de notre portefeuille est assez bas, de l’ordre de 30% par an en moyenne. Parmi quelques exemples de ces sociétés, je peux citer Rexel* (distribution de matériels électriques), Biomérieux* (diagnostics) ou Sodexo* (titres de services et restauration collective). Nous espérons pour ces entreprise le même développement que Safran* (l’un des trois grands leaders mondiaux dans les moteurs d’avion) ou STMicroelectronics* (l’un des producteurs-clé dans le monde de semiconducteurs pour les téléphones portables), que nous avons accompagnées tout au long de leurs succès et détenons encore, alors qu’elles n'étaient que des valeurs moyennes lorsque nous les avons rentrées pour la première fois en portefeuille.

Au regard de l’évolution de l’IA, quelle place occupe « la Technologie » dans votre fonds ?
Pascal Riégis : Le secteur de la Technologie représentait environ 27% de notre fonds ODDO BHF Avenir fin juillet. Si nous sommes ainsi exposés à des sociétés comme STMicroelectronics*, Alten* ou Sopra-Steria* par exemple, ce n’est donc pas un fonds Tech pour autant. Quant aux décisions d’achats et de ventes de titres, elles sont prises collégialement par l’équipe que je dirige, et certainement pas de manière indépendante par un algorithme. Nous sommes quatre gérants humains à partager la même philosophie d’investissement. Nous gérons ensemble, depuis près de 20 ans, trois fonds actions investis en valeurs moyennes, dont ODDO BHF Avenir centrés sur la France.

Cette longue expérience commune est, à mes yeux, un atout au service des investisseurs qui nous font confiance, car elle est le gage de notre capacité à repérer, le plus tôt possible, les entreprises qui se développeront hors de leurs frontières. L’expertise que nous mettons au service de nos investisseurs repose sur une connaissance intime, acquise sur une durée longue, des sociétés cotées, des produits et services qu’elles vendent et de la qualité de leur équipe dirigeante.

Quelle est votre politique ESG dans la construction du portefeuille du fonds ?
Pascal Riégis : Nous sommes particulièrement attentifs à la qualité ESG des entreprises détenues par le fonds. Cela passe d’abord par l’exclusion de l’univers investissable de certains secteurs (tabac, opérateurs de jeux d’argent, etc.) ou de valeurs qui ne respectent pas certains standards internationaux, conformément à la politique d’exclusion d’ODDO BHF Asset Management. Dans un second temps, nous utilisons les notations ESG de MSCI afin d’exclure les entreprises les moins bien notées. Au minimum 90% des émetteurs en portefeuille doivent faire l’objet d’une notation ESG. Enfin, nous initions un processus de dialogue systématique et d’engagement avec les émetteurs présentant les notes ESG les plus faibles. Nous veillons in fine à ce que la notation moyenne du portefeuille soit égale ou supérieure à celle de l’indicateur de référence. Par volonté de transparence, nous publions publiquement dans notre reporting mensuel les principales données ESG pour notre fonds (et, pour comparaison, celles de son indice de référence) : score ESG, sous-scores E / S/ G, répartition des sociétés détenues selon leur note ESG, etc.

Quel est l’intérêt de ce fonds dans une stratégie de préparation à la retraite ?
Pascal Riégis : Pour espérer optimiser ses chances de rentabilité en lissant les mouvements de court-terme des marchés financiers, l’investissement dans un fonds actions nécessite une durée de détention longue, qui s’exprime généralement en années. Un tel horizon de temps, qui s’applique aussi à notre fonds ODDO BHF Avenir, est parfaitement cohérent avec une stratégie à moyen- et long-terme de préparation à la retraite.

De plus, un investissement dans un fonds actions composé de valeurs moyennes françaises, tel que nous le proposons avec ODDO BHF Avenir, offre à un épargnant l’opportunité de diversifier le risque de ses investissements. Les valeurs moyennes forment en effet une classe d’actif spécifique, dont les dynamiques peuvent différer, à moyen- et long-terme, de celles d’autres supports d’investissement, comme les actions de grandes sociétés ou les obligations.



(*)Les exemples ci-dessus ne constituent pas des recommandations d’investissement

Mis à jour le 18/09/2023

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