Assurance vie : 10 préjugés sur le placement préféré des français
Si l’assurance vie draine à elle seule plus de 1 800 milliards d’euros(1) à fin novembre 2021, elle n’échappe pas aux idées reçues, certainement parce que de nombreux points qui la concernent restent mystérieux ou ambigus. Assurancevie.com lève donc le voile !
1 L’assurance vie, c’est une assurance décès
Bien souvent, même trop souvent, dans des articles, des films, ou même lors d’un dîner entre amis, on considère l’assurance vie comme une assurance décès… Erreur !!! L’assurance vie et l’assurance décès sont deux produits différents, qui présentent chacun un fonctionnement et un objectif spécifiques.
Par définition, un contrat d’assurance vie constitue un placement financier alimenté par des versements qui sont alors logés dans une enveloppe fiscale spécifique et avantageuse.
Ce n’est en aucun cas une assurance à fonds perdus comme l’assurance décès. Cette dernière permet, uniquement en cas de décès de l’assuré avant le terme du contrat, le versement d’un capital prédéterminé à un ou plusieurs bénéficiaires.
Dans le cadre de l’assurance vie, le souscripteur peut effectuer des retraits partiels ou totaux quand il le souhaite. Et au décès de l’assuré, les capitaux sont transmis aux bénéficiaires de son choix préalablement désignés dans la clause bénéficiaire.
2 On ne peut détenir qu’un seul contrat d’assurance vie
Contrairement au Livret A ou bien encore au PEA, vous n’êtes pas obligé de détenir un seul contrat d’assurance vie. Vous pouvez en souscrire autant que vous le souhaitez ! Il n’y a aucune contrainte numérique.
Posséder plusieurs contrats auprès de divers assureurs constitue même un bon conseil, cette stratégie permettant de diversifier les risques.
Soyez toutefois raisonnable, plus vous avez de contrats, plus la gestion et le suivi des investissements demandera du temps…
3 L’argent est encaissé par mon courtier
Lorsque vous souscrivez un contrat internet ou que vous l’alimentez par la suite, vous pouvez le faire par le biais d’un versement en ligne (c’est plus simple et plus rapide). Mais vous pouvez aussi faire un chèque que vous enverrez au courtier…
Mais qui encaisse alors vos sous ? C’est une question qui revient souvent, à juste titre… Eh bien c’est toujours l’assureur qui encaisse les fonds. Votre intermédiaire n’est pas le dépositaire de votre contrat. D’ailleurs lorsque vous effectuez un règlement par chèque, celui-ci est toujours renseigné à l’ordre de la compagnie d’assurance.
Votre argent est donc chez l’assureur qui va alors se charger de l’investir, comme vous le souhaitez, sur le fonds en euros et/ou les unités de compte.
4 Les garanties évoluent selon le canal de distribution
Que vous souscriviez un contrat d’assurance vie par l’intermédiaire d’un banquier, d’un agent général ou bien d’un courtier, votre argent est déposé chez l’assureur du contrat.
De ce fait, les garanties (en cas de faillite de l’assureur) sont les mêmes quel que soit le canal de distribution.
5 Les contrats peu chargés en frais sont pauvres en supports d’investissement
En adhérant à un contrat d’assurance vie sur internet, vous pouvez accéder, avec quelques centaines d’euros, à une offre financière large, diversifiée et multigestionnaire (architecture ouverte). En d’autres termes, vous pouvez investir dans des unités de compte variées (fonds actions, fonds obligataires, fonds patrimoniaux, trackers, supports immobiliers de type SCI…) gérées par différentes sociétés de gestion de renom (Edmond de Rothschild, La Financière de l’Échiquier, Fidelity, Pictet AM…). Ainsi vous mettez toutes les chances de votre côté d’optimiser la gestion financière de votre contrat.
Sachez qu’au sein des réseaux traditionnels, une offre d’unités de compte riche et de qualité n’est bien souvent accessible que si l’épargnant souhaite investir un plus gros montant.
6 L’assurance vie, ce n’est que pour les personnes majeures
À l’image du Livret A, un enfant peut très bien détenir un contrat d’assurance vie. Dans ce contexte, la signature du (des) représentant(s) légal (légaux) est nécessaire pour l’ouverture. Et celle de l’enfant s’il a plus de 12 ans. La clause bénéficiaire est alors encadrée et rédigée de la façon suivante : « Mes héritiers ».
7 Il n’y a aucun intérêt à ouvrir un contrat passé l’âge de 70 ans
Ce préjugé est souvent mis en avant. Et pour cause, les règles fiscales des capitaux transmis en cas de décès avant 70 ans sont plutôt attractives (abattement de 152 500 € par bénéficiaire). Mais l’assurance vie n’en demeure pas moins intéressante après 70 ans. Dans ce cas de figure, si le montant des primes versées est inférieur à 30 500 €, les capitaux transmis sont intégralement exonérés. Au-delà, les primes sont soumises aux droits de succession (selon le lien de parenté entre l’assuré et le bénéficiaire). Les intérêts capitalisés sont donc totalement exonérés. Et l’abattement de 30 500 € n’est pas consommé par les bénéficiaires exonérés.
Pour plus de facilité, il est conseillé d’ouvrir un nouveau contrat après 70 ans, plutôt que d’effectuer des versements complémentaires après cet âge sur un contrat existant et de « mélanger » les sommes versées avant/après 70 ans (et de « mélanger » les dispositions fiscales).
8 L’argent placé sur l’assurance vie est bloqué
Le PEA peut se transférer d’un établissement à un autre (tout en conservant l’antériorité fiscale), le PER peut se transférer… Les anciens contrats Madelin et PERP aussi ! C’est plus délicat en ce qui concerne l’assurance vie. La Loi Pacte, promulguée en mai 2019, autorise une telle opération, mais dans les faits, elle est cantonnée au sein du même assureur.
Alors que faire alors si vous n’êtes pas content de votre contrat actuel ? Vous pouvez le fermer et en ouvrir un autre. Attention toutefois aux conséquences de cette opération ! Si vous pouvez réaliser des retraits quand bon vous semble (l’argent investi en assurance vie n’est en aucun cas bloqué), les gains (plus-values) peuvent être imposés en fonction de l’ancienneté de votre contrat. Avant de le clôturer pour en ouvrir un autre, vérifiez si vous êtes en plus-value et la date à laquelle vous avez souscrit.
Sinon, vous avez toujours la possibilité de conserver votre ancien contrat, de ne pas l’alimenter (dans le cadre de l’assurance vie, les versements ne sont pas obligatoires) et d’ouvrir un nouveau contrat (moins chargé en frais et plus rémunérateur) dans la structure de votre choix.
9 La clause bénéficiaire est figée dans le temps
La clause bénéficiaire n’est pas indélébile !!! Essentielle pour que l’attribution des fonds du contrat soit en adéquation avec la volonté du souscripteur, sa rédaction peut très bien être modifiée à tout moment par l’assuré (sauf en présence de bénéficiaire acceptant). Il est même recommandé de faire un point de temps en temps et de l’ajuster si besoin, en fonction notamment de la configuration familiale.
10 L’assurance vie ne protège pas contre les moins-values
Investir dans des unités de compte permet de diversifier son contrat d’assurance vie, et d’aller chercher une performance théoriquement supérieure au fonds en euros sur un horizon de long terme… Mais cela implique de prendre du risque, et donc de voir ses placements financiers, non garantis en capital, évoluer en dents de scie.
Sachez toutefois qu’il existe des moyens pour éviter d’être dans le rouge (exemple : les options de gestion) mais aussi des garanties pour donner le plus possible à vos proches lors de votre décès (exemple : la garantie plancher).
Parmi les options de gestion intéressantes (appelées également options d’arbitrages automatiques) il existe le stop loss absolu et le stop loss relatif :
Le stop loss absolu : Cette option permet d’arbitrer en faveur du fonds en euros la totalité d’un support en unité de compte dès lors qu’il passe sous un seuil prédéfini par rapport à l’investissement initial.
Par exemple : au sein de son contrat d’assurance vie, Adèle investit une part en unité de compte pour un montant de 5 000 €. Elle sait que son support comporte un risque de perte en capital. C’est un risque qu’elle accepte mais qu’elle souhaite limiter. Avec l’option stop loss absolu, elle fixe un seuil à la baisse de 10 %. Si son unité de compte perd de la valeur, elle sera arbitrée en totalité en faveur du fonds en euros dès que la valeur de 4 500 € sera atteinte.
Le stop loss relatif : En présence de cette option, un arbitrage automatique de la totalité d’une ligne d’unité de compte est déclenché lorsqu’un seuil de moins-value est atteint non pas par rapport à la valeur initiale de l’investissement mais par rapport au plus haut niveau atteint par le fonds.
Par exemple : Charles a investi 10 000 € sur un support en unité de compte. Il sait que son fonds est susceptible d’évoluer à la hausse comme à la baisse et il souhaite protéger son épargne en cas de mouvement baissier. Il fixe donc une limitation des moins-values relatives avec un seuil de 15 %. Deux ans plus tard, son investissement en unité de compte a progressé et représente une valeur de 15 000 €. Si les marchés entrent dans un cycle défavorable, la totalité de la ligne investie sur l'unité de compte sera arbitrée en faveur du fonds en euros dès lors qu’elle atteindra la valeur de 12 750 € (soit après une perte de 15 % sur les 15 000 €).
Ces options sont le plus souvent gratuites dans les contrats internet.
Pour optimiser la transmission de votre patrimoine, pensez également à la garantie plancher au sein du contrat d’assurance vie. Cette garantie de prévoyance permet dans sa version standard de protéger ses proches si le contrat affiche une moins-value. En effet, elle garantit aux bénéficiaires qu’ils récupèreront au décès de l’assuré, un capital minimum garanti et déterminé à l’avance (par exemple, les versements bruts diminués des éventuels rachats, avances et intérêts non remboursés…). Cette garantie plancher est parfois obligatoire et directement intégrée dans les frais. Mais elle peut être facultative et payante.
(1)Donnée rendue publique par France Assureurs (ex = Fédération Française de l’Assurance) le 30 novembre 2021, « Les Français se tournent de plus en plus vers l’assurance vie et soutiennent ainsi la relance durable de l’économie française »
Mis à jour le 07/02/2022