Bourses : comment expliquer la tension sur les marchés ?
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- Charles-Henri Kerkhove
- Directeur des investissements
- Fidelity International
- - l’arrêt des politiques monétaires expansionnistes auxquelles nous nous sommes habitués depuis la crise mondiale,
- - les tensions commerciales,
- - l'incertitude politique,
- - les craintes autour de la croissance mondiale,
- - et les niveaux élevés atteints par les valeurs technologiques américaines par rapport au reste du monde.
La hausse des taux d’intérêts de la part de la Réserve fédérale américaine augmente le coût de financement aux États-Unis et on pourrait bientôt voir s’éroder les résultats de certaines entreprises américaines. Ces mêmes entreprises qui ont bénéficié de baisse d’impôt décidées par le Président Donald Trump, qui ont eu de meilleurs résultats et qui ont fait grimper les marchés des actions américaines, loin devant le reste du monde.
Dans le même temps, les États-Unis commencent à réaliser qu'il faut financer ces baisses d'impôts et qu'il faudra peut-être pour cela des taux encore plus élevés. Parallèlement, le récent rapport de l'OCDE sur les principaux indicateurs pointe vers un ralentissement de la croissance aux États-Unis tandis que le Fonds Monétaire International (FMI) table lui sur un ralentissement de la croissance mondiale en voyant les tensions commerciales comme un obstacle majeur.
Tous ces facteurs ont contribué à la volatilité récemment observée en fort contraste avec la période précédente, marquée par un niveau de volatilité historiquement bas.
Ceci étant dit, si la hausse des salaires devait continuer et les prix du pétrole, déjà élevés, devaient à nouveau créer la surprise en touchant un nouveau plafond, la rentabilité des entreprises pourrait s'en ressentir. Cela pourrait contribuer à ralentir la croissance mondiale et accentuer le resserrement monétaire.
Nous sommes restés relativement défensifs jusqu’à présent et nous étions donc plutôt bien positionnés par rapport à ces évènements.
Notre indicateur exclusif, le « Fidelity Leading Indicator », qui anticipe la croissance mondiale, annonce toujours une « croissance inférieure à la tendance et en décélération » pour les prochains trimestres. Cependant, la dégradation semble se stabiliser. Et si la dynamique parvient à poursuivre son élan actuel, l'optimisme pourrait même éclore en 2019.
Mis à jour le 30/11/2018