Point marché par CPR Asset Management

Point marché par CPR Asset Management

Au mois de juin, le marché obligataire américain aura été de nouveau au centre de l’attention des investisseurs et la vigueur de la reprise mondiale semble se confirmer.

Détente inattendue (et temporaire ?) sur les taux long américains

Lors de sa réunion mensuelle, la FED a modifié à la marge un message d’ensemble toujours accommodant, mais son subtil changement de ton a déclenché une forte volatilité et un mouvement inattendu d’aplatissement de la courbe des taux.

Le taux à 30 ans US a ainsi baissé de 20 points de base, repassant même temporairement sous la barre des 2%, alors que les maturités courtes à 2 et 5 ans progressaient de 10bp.

Cette détente de la partie longue de la courbe a impacté les marchés actions, provoquant un retournement de tendance entre les segments Croissance et Value. Ainsi, à l’inverse de ces derniers mois, la composante Croissance du MSCI World a nettement surperformé la composante Value, progressant de 4,46% contre une perte de 1,39% pour cette dernière. Cela est aussi visible géographiquement, le Nasdaq s’adjugeant par exemple de 6,40%, alors que les marchés européens n’ont progressé que de 1,70%.

La tension sur les taux courts américains a par ailleurs profité au dollar qui a progressé de 3% par rapport à l’euro. Sur les matières premières, le pétrole a poursuivi son rebond, gagnant près de 10%, alors que les métaux précieux et industriels ont corrigé fortement.

Enfin coté crédit, les spreads demeurent stables et flirtent toujours avec des plus bas de plusieurs années aussi bien sur l’investment grade que sur le high yield.

Le reflux des taux longs américains peut susciter des interrogations d’ordre fondamentales, notamment quant à la vigueur de la croissance future, mais nous pensons que ces mouvements sont avant tout d’ordre techniques. La réduction brutale du positionnement extrême de certains fonds spéculatifs sur les taux longs et des phénomènes temporaires sur les marchés monétaires et interbancaires expliquent ainsi vraisemblablement une bonne partie du comportement du marché obligataire.

Confirmation de la vigueur de la reprise mondiale

Plus généralement le narratif d’ensemble sur la dynamique de reflation demeure à notre avis très solide. Si le momentum d’amélioration des données économiques nord-américaines est sans doute proche d’un point haut, le niveau d’activité global devrait rester très vigoureux ces prochains mois.

La réouverture des économies n’en est qu’à ses débuts, et l’important surplus d’épargne accumulé par les ménages devrait soutenir durablement la consommation. Par ailleurs, les plans d’investissements en infrastructures des États se précisent et laissent augurer d’un soutien durable aux économies. L’accord bipartisan trouvé en fin de mois par Joe Biden pour la première tranche de son plan est à ce titre rassurant. Même inférieur aux attentes initiales, il montre sa capacité à faire avancer ce pan important de son programme.

Enfin, le rythme des créations d’emplois aux États-Unis devrait réaccélérer au second semestre sous le triple effet de la fin des aides chômage, d’une baisse des craintes liées au Covid et d’un nombre record d’offres non pourvues.

Croissance forte / taux bas / liquidité abondante : un équilibre instable

L’ensemble de ces éléments milite pour une reprise à venir de la remontée des taux d’intérêt nominaux et réels, à même de perturber le calme actuel sur les marchés actions, tout en donnant un second souffle au rattrapage des segments Value.

En termes d’allocation d’actifs de notre gamme diversifiée, nous maintenons donc une duration négative sur la dette américaine et continuons à favoriser les zones européennes et japonaises sur les actions. Nous conservons aussi des positions optionnelles à même d’offrir une meilleure résilience à nos portefeuilles en cas de resserrement plus rapide qu’anticipé des conditions globales de liquidité.

Mis à jour le 21/07/2021

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