Le point marché par Financière Arbevel

Dans un contexte de hausse des anticipations d’inflation, la réouverture est imminente. Les États-Unis vont de l’avant et l’Europe est proche de la sortie de crise. Les marchés restent focalisés sur la sortie définitive de cette crise sanitaire au deuxième trimestre grâce à la vaccination. Voici le point marché de Financière Arbevel.
Réouverture imminente dans un contexte de hausse des anticipations d’inflation
Les marchés semblent focalisés sur le rebond des anticipations d’inflation et l’impact d’une hausse durable des taux sur les valorisations. Le positionnement des banques centrales et l’envergure des plans de relance budgétaire ainsi que la vigueur de la reprise ont été les principaux facteurs alimentant ces anticipations. La hausse des taux d’intérêt américains en découlant a bénéficié à la rotation sectorielle des valeurs de croissance vers des valeurs dites « value ». La situation sanitaire s’améliore en Europe qui semble prendre du retard dans la vaccination notamment par rapport aux États-Unis et au Royaume-Uni, où le retour à une vie plus normale est en train de se concrétiser. Le blocage du canal de Suez est venu perturber le commerce international, déjà chahuté par l’ampleur de la reprise économique en cours.
Les États-Unis vont de l’avant
Un nouveau plan de relance budgétaire a été présenté par le président Biden alors que le plan d’urgence de 1.900 milliards de dollars avait été approuvé par le Sénat au début du mois de mars. Ce nouveau plan de 2.000 milliards de dollars sera davantage structurel, prévoyant des investissements massifs sur les infrastructures, le système de santé, l’éducation, l’eau potable et la décarbonisation de l’économie. La Réserve Fédérale (FED) indique vouloir voir l’inflation dépasser durablement la cible de 2%. La FED a notamment précisé que la hausse de l’inflation traduisait les anticipations d’un fort rebond économique et qu’une hausse conjoncturelle liée notamment aux effets de base n’était pas forcément problématique. Dans ce contexte, les taux américains se sont stabilisés autour de 1,60% après une période de progression, ayant quelque peu perturbé les actions technologiques, davantage sensibles au niveau des taux. L’indice PMI manufacturier reste en très forte progression aux États-Unis, s’élevant à 64,7 en mars. Cette dynamique devrait se maintenir dans les prochains mois compte tenu du faible niveau de stocks dans l’économie.
L’Europe à la sortie de la crise
En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé d’accélérer le rythme de ses achats d’actifs face à la récente hausse des rendements obligataires. Celle-ci a néanmoins été plus limitée en zone euro par rapport aux États-Unis, notamment en raison des anticipations d’une inflation moins soutenue dans la zone. Ainsi, l’inflation est ressortie à 1,30% en mars en zone euro. En revanche, l’inflation dite « core » qui exclut l’énergie et l’alimentation a reculé à 0,90%. La dynamique très soutenue dans l’industrie manufacturière reste de mise dans la zone, l’indice PMI manufacturier ressortant à 62,5 en mars après 57,9 le mois précédent. En France, le déficit public a atteint 9,20% du PIB en 2020 alors que celui-ci s’élevait à 3,10% en 2019. Par ailleurs, l’excès d’épargne des ménages français est estimé à 165 milliards d’euros par la Banque de France qui prévoit une croissance de 5,50% et une inflation de 1,10% cette année. Cet excès d’épargne devrait permettre une très forte reprise économique avec la réouverture de l’économie dans l’hexagone qui devrait arriver au cours du deuxième trimestre de l’année.
Notre perception des marchés
En conclusion, les marchés restent focalisés sur la sortie définitive de cette crise sanitaire au deuxième trimestre grâce à la vaccination. Une inflation conjoncturellement plus élevée devrait survenir durant les prochains mois notamment en raison d’un effet de base favorable, d’une reprise très forte de la demande et d’une pénurie temporaire sur certains secteurs. Si celle-ci pourrait agiter les marchés de façon momentanée, une plus grande importance devrait être accordée selon nous au régime d’inflation que l’économie va retrouver à partir de 2022 pour les prochaines années. Ainsi, nous restons confiants dans la capacité de l’économie à prospérer durablement dans les années à venir et gardons notre approche stratégique de long terme en investissant sur les grandes thématiques de cette décennie que sont la transition écologique, la santé et la numérisation de l’économie. Nous notons également que les sociétés de plus petites tailles, traditionnellement plus cycliques et moins endettées, pourraient profiter de cette conjoncture de reprise.
Mis à jour le 03/02/2025