Assurance vie : tout savoir sur les arbitrages
Que ce soit dans le cadre d’un contrat d’assurance vie ou d’épargne-retraite, le choix des supports d’investissement n’est pas définitif. Il est toujours possible de faire évoluer la répartition de votre épargne en réalisant ce que l’on appelle un arbitrage.
Pour construire votre patrimoine et valoriser votre capital au fil du temps, il est judicieux de suivre régulièrement la composition de votre contrat d’assurance vie, et de la faire évoluer si le contexte ou encore vos objectifs le justifient.
Car en effet, lors de la souscription du contrat, vous avez choisi d’investir une part de votre capital dans certains supports en unités de compte, qui comportent un risque de perte en capital, et une part sur le fonds en euros, matelas de sécurité de votre épargne. Or, au bout de quelques mois ou de quelques années, cette répartition n’est peut-être plus la mieux adaptée. Non seulement vos objectifs ont pu évoluer, tout comme votre horizon de placement, mais aussi, le contexte économique et boursier présente peut-être de nouvelles opportunités. Si tel est le cas, il est donc temps de faire un arbitrage !
Prenons 2 exemples pour illustrer le principe d’un arbitrage
Exemple 1 (marchés haussiers)
Fabien souscrit un contrat d’assurance vie. Compte tenu de son profil investisseur et de son horizon de placement à long terme, il a établi la répartition suivante (attention, il s’agit simplement d’une illustration, et en aucun cas d’une recommandation de placement) :
Situation initiale
Au bout de quelques années, les supports se sont valorisés différemment l’un de l’autre, et cela a modifié la ventilation entre eux. Fabien est satisfait de la performance cumulée sur certains. Par ailleurs, il a la conviction que les investissements sur la thématique du développement durable ainsi que les actions des pays émergents présentent un potentiel de gain important et il y voit une opportunité d’investissement. Après avoir mis à jour son profil investisseur, il réalise donc un arbitrage grâce auquel d’une part il sécurise les plus-values enregistrées sur les supports en unités de compte en les transférant vers le fonds en euros, et d’autre part il réduit son exposition aux actions européennes et au fonds patrimonial en faveur de fonds thématiques et d’actions de pays émergents :
Situation avant arbitrage
Situation après arbitrage
Exemple 2 (marchés baissiers)
Fabien souscrit un contrat d’assurance vie dans les mêmes conditions que l’exemple 1. Toutefois, dans ce second exemple, les marchés financiers ne dégagent pas de performance positive, au contraire, l’investissement de Fabien en actions monde et européennes est en moins-value.
Fabien estime que la baisse des marchés financiers n’est pas terminée, il décide donc d’agir en arbitrant les supports les plus dynamiques vers le fonds en euros.
Situation avant arbitrage
Situation après arbitrage
Une fois la tempête sur les marchés financiers passée, Fabien pourra de nouveau arbitrer son contrat et choisir de réallouer la poche investie sur le fonds en euros vers des supports en unités de compte. Il profitera ainsi du rebond boursier.
Sachez qu’il existe une solution pour automatiser certains arbitrages. En effet, grâce aux options de gestion, vous pouvez fixer un objectif de hausse au-delà duquel le gain sera automatiquement sécurisé, ou encore déterminer un pourcentage maximum de moins-value et une fois celui-ci atteint, le support concerné est arbitré vers le fonds en euros. Cela permet de juguler la baisse.
« Acheter après la hausse et vendre après la baisse, un comportement à éviter »
Sur son site internet, l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) adresse un message aux épargnants : « Vous avez tendance, en tant qu’investisseur, à être influencé par les fluctuations des cours de bourse dans vos décisions d’achat ou de vente. Autrement dit, vous pensez que les évolutions récentes, qu’elles soient à la hausse ou à la baisse, vont se poursuivre. Résultat : vous achetez souvent trop tard et vendez trop tôt pour profiter des hausses.
Quand les cours évoluent, ne vous précipitez pas pour acheter ou vendre des actions. Avant de prendre une décision, concentrez-vous sur le potentiel de rendement futur de vos investissements et investissez de façon régulière. Gardez à l’esprit que la valeur d’un investissement en actions fluctue en permanence et qu’il s’agit d’un placement à long terme » . À bon entendeur !
Attention aux dates de valeur
Dans le cadre du contrat d’assurance vie comme de l’épargne-retraite, sachez que les transactions ne se font pas en temps réel. Pour les habitués du PEA bancaire ou du Compte Titres qui réalisent des achats/ventes en direct sur les marchés, n’oubliez pas que le fonctionnement est différent pour les contrats d’assurance.
En effet, il y a toujours un décalage entre le moment où vous enregistrez vos instructions d’arbitrage et celui où l’opération va être valorisée. Pour les meilleurs contrats, ce délai est d’un jour ouvré, mais il peut aller jusqu’à 3 jours. En d’autres termes, si vous réalisez un arbitrage en ligne un lundi, et que votre contrat prévoit une date d’effet de l’opération à J+2, votre transaction se fera selon les valeurs liquidatives du mercredi. Lorsque les marchés sont très volatils, c’est un élément à prendre en compte dans la prise de décision.
Prenez garde également aux frais qui peuvent être appliqués. Certains contrats prévoient une facturation minimum à chaque arbitrage. Cela peut donc rapidement coûter cher, et rendre peu pertinente l’opération. Bonne nouvelle, pour ce qui est des contrats d’assurance vie distribués par Assurancevie.com, les arbitrages sont gratuits… et illimités !
Par ailleurs, notez que si vous avez optez pour une gestion sous mandat ou une gestion pilotée, vous avez délégué la prise de décision à des spécialistes des marchés financiers. Cela signifie que vous n’avez plus la main pour réaliser des arbitrages. Les professionnels s’en chargent pour vous ! C’est donc uniquement en gestion libre que vous êtes acteur de la modification de la répartition de votre contrat.
Enfin, n’oublions pas que certains supports peuvent être inéligibles aux arbitrages. C’est le cas par exemple du fonds en euros Suravenir Opportunités, mais aussi parfois de supports immobiliers. L’assureur est libre de fixer ses conditions.
Mis à jour le 30/04/2020